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Enfants de la République Centrafricaine

7 septembre 2012, 17:56pm

Concrétiser les Droits de l’Enfant en République centrafricaine

La République centrafricaine, qui a ratifié la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant (CIDE) en juillet 1990, s’est engagée à respecter, défendre et promouvoir les droits des enfants centrafricains. Or, malgré sa promesse, le pays doit faire face à d’importants problèmes qui, actuellement, entravent encore la pleine jouissance des droits des enfants.

Indice de Concrétisation des Droits de l’Enfant:

1,98 / 10

Niveau noir : Situation très grave

Population : 4,9 millions

Pop. de 0 à 14 ans : 41 %

Espérance de vie : 47 ans

Mortalité des moins de 5 ans : 171 ‰

1. Situation des enfants

Principaux problèmes rencontrés par les enfants en République centrafricaine :

Pauvreté

En République centrafricaine, 67% de la population vit avec moins d’un dollar américain par jour. Les familles sont, par conséquent, bien souvent incapables de satisfaire les besoins essentiels de leurs enfants.

La pauvreté engendre des répercussions extrêmement graves sur l’accès des enfants à une alimentation saine, des ressources financières, des services de santé, une éducation, etc.

Droit à la santé

Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans reste toujours très inquiétant, en République centrafricaine. En effet, en raison d’un système d’assainissement inadéquat, d’un manque d’eau potable et d’une absence de services de santé dans les régions rurales, 171 enfants sur 1000 décèdent encore chaque année.

Droit à l’alimentation

En République centrafricaine, la malnutrition reste un problème grave. En effet, 38% des enfants souffrent de malnutrition chronique et 10% de malnutrition aiguë. En raison de la pauvreté qui prévaut dans le pays, les familles n’ont pas les moyens de se nourrir convenablement. Cette alimentation inadaptée entraîne, bien souvent, des insuffisances pondérales ainsi que d’importants problèmes de croissance.

Le taux de prévalence du VIH est également très préoccupant dans le pays. Généralement, les jeunes centrafricains ont été infectés par la transmission du virus de la mère, par des violences sexuelles ou par des transfusions sanguines non-sécurisées. Le SIDA est devenu, en République centrafricaine, non seulement un problème de santé, mais également un problème économique et social.

Droit à l’identité

En République centrafricaine, l’annonce des naissances aux autorités a fortement diminué. Le coût des enregistrements, les différentes crises militaro-politiques et l’absence des services d’état-civil dans certaines régions sont autant de facteurs qui freinent les familles à enregistrer la naissance de leurs enfants.

Or, il faut savoir que sans certificat de naissance, le droit d’identité des enfants n’est pas respecté. En effet, ils ne sont pas reconnus en tant que membre à part entière de la société et ne peuvent pas faire valoir leurs droits. Ils apparaissent dès lors comme invisibles aux yeux de la collectivité.

Par ailleurs, les enfants, qui n’ont pas été enregistrés, ne sont pas protégés contre les abus, tels que le travail forcé, la prostitution, les mariages précoces, le trafic, la traite, etc.

Droit à l’éducation

Dans le Nord de la République centrafricaine, des milliers d’enfants fréquentent des « écoles de brousse » rudimentaires. Dans cette région, le secteur éducatif est touché par une pénurie d’enseignants qualifiés et d’infrastructures adéquates. En outre, en raison de conflits entre les groupes rebelles et les forces gouvernementales, les disparités en termes d’accès et de qualité s’accentuent.

Enfants déplacés

Suite aux insécurités et aux violences qui persistent en République centrafricaine, les enfants déplacés de façon interne (kidnappage, enlèvement, etc.) font face à d’importants problèmes de protection. Globalement, ces enfants ont besoin urgemment de nourriture, de logement, d’eau, etc.

Par ailleurs, ils sont contraints de travailler pour subvenir à leurs besoins essentiels. Ils évoluent de ce fait dans des conditions de vie très pénibles. En outre, les enfants déplacés, notamment les Peuhls, sont victimes de pratiques discriminatoires. En effet, certaines communautés pensent qu’ils sont des coupeurs de routes, ce qui est perçu négativement.

Enfants-soldats

Dans l’ensemble du pays, de nombreux groupes armés sévissent et terrorisent les communautés; un grand nombre d’enfants sont enlevés.

Les garçons centrafricains sont entraînés à l’emploi des armes, avec lesquelles ils sont contraints de commettre des atrocités : pillages, incendies, assassinats, etc. Les filles, quant à elles, sont forcées de faire les travaux domestiques. Il arrive également qu’elles soient données en tant qu’esclaves sexuelles aux commandants.

Les enfants-soldats, en République centrafricaine, manquent d’importantes étapes à leur développement et mettent en péril, involontairement, leur bien-être à court-terme comme à long-terme. Leur droit à l’éducation est également compromis.

Trafic d’enfants

La République centrafricaine est une source et une destination connue pour le trafic des enfants. Ces derniers sont souvent exploités sexuellement, forcés de travailler dans les champs ou les mines, vendus dans les rues, etc. Il arrive, par ailleurs, que les enfants soient envoyés de République centrafricaine vers d’autres pays africains, où ils sont enrôlés dans des forces ou groupes armés.

Source : Enfant du Monde